sonnets pour une fin de siècle
alain bosquet
retrato de un hombre inquieto
Se retira hacia el fondo de sí mismo a pensar lo poca cosa que es.
Tal vez se vuelve al árbol que le sugiere un gesto.
Al cabo de una hora,es la arena más bien quien le influye.
Indolente,
recuerda un viejo amor.
Se cree bien conservado a pesar del olvido y la sangre agolpada sobre su corazón.
No estaría tan inerme si tuviera un amigo: por ejemplo un guijarro,
un ave moribunda, una colina cálida.
Cierra primero un ojo, luego el otro, escrutándose
con furor.
No descubre nada fundamental
en sus pulmones ni en sus almas, que se quita una detrás de otra, igual que sus camisas.
Toda serenidad le parece una ofensa.
portrait d’un homme inquiet
Il fait retraite au fond de lui, pour repenser le peu qu’il est.
Parfois, il s’en remet à l’arbre, qui lui suggère une attitude.
Au bout d’une heure, c’est le sable plutôt qui l’influence.
Inerte,
il se rappelle un vieil amour.
Le temps l’épargne, croit-il, malgré l’oubli et le sang qui se bloque devant le cœur.
Il serait moins désemparé s’il avait un ami : par exemple un caillou,
un oiseau moribond, une colline chaude.
Il ferme un œil, puis l’autre, afin de s’inspecter
avec fureur.
Il ne découvre rien qui vaille
dans ses poumons, ni dans ses âmes qu’il dévêt, l’une après l’autre, à la façon de ses chemises.
Toute sérénité lui paraît une offense.
alain bosquet
de sonetos para un fin de siglo
versión de enrique moreno castillo
éditeur: paris, la différence 2002
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