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so long
Il y a toujours une ville, des traces de poètes
Qui ont croisé leur destinée entre ses murs
L’eau coule un peu partout, la mémoire murmure
Des noms de ville, des noms de gens, trous dans la tête.
Et c’est toujours la même histoire qui recommence,
Horizons effondrés et salons de massages
Solitude assumée, respect du voisinage,
Il y a pourtant des gens qui existent et qui dansent.
Ce sont des gens d’une autre espèce, d’une autre race,
Nous dansons tout vivants une danse cruelle
Nous avons peu d’amis mais nous avons le ciel,
Et l’infinie sollicitude des espaces;
Le temps, le temps très vieux qui prépare sa vengeance,
L’incertain bruissement de la vie qui s’écoule
Les sifflements du vent, les gouttes d’eau qui roulent
Et la chambre jaunie où notre mort s’avance.
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so long
Hay siempre una ciudad, con huellas de poetas
Que entre sus muros han cruzado sus destinos
Agua por todos lados, la memoria murmura
Nombres de gente, nombres de ciudades, olvidos.
Y siempre recomienza la misma vieja historia,
Horizontes deshechos y salas de masaje
Soledad asumida, vecindad respetuosa,
Hay allí, sin embargo, gente que existe y baila.
Son gente de otra especie, personas de otra raza,
Bailamos exaltados una danza cruel
Y, con pocos amigos, poseemos el cielo,
Y la solicitud sin fin de los espacios;
El tiempo, el viejo tiempo, que urde su venganza,
El incierto rumor de la vida que pasa
El silbido del viento, el goteo del agua
Y el cuarto amarillento en que la muerte avanza.
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Michel Houellebecq
Versión de Carlos Cámara y Miguel Ángel Frontán
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